Rôle du psychologue dans la réparation individuelle et la transmission transgénérationnelle des valeurs morales et sociétales
Rôle du psychologue dans la réparation individuelle et la transmission transgénérationnelle des valeurs morales et sociétales.
Approche psychologique
دور الأخصائي النّفسي في الإصلاح الفردي ونقل القيم الأخلاقيّة والمجتمعيّة عبر الأجيال – النّهج النّفسي
د . وصال حلبيDr. Wissal Halabi[i]
La recherche d’une qualité de vie meilleure et circonstancielle à l’ère de la mondialisation a bouleversé nos priorités et changé nos comportements. Le phénomène d’adaptation et d’ajustement trouble notre équilibre et se révèle parfois néfaste pour notre vécu psychique. Une crise psychologique alimentée par l’individualisme et la domination du matérialisme s’installe, elle s’aggrave par le désengagement des parents de leur rôle éducatif.
Dans ce contexte, nous posons la question sur le rôle et le statut du psychologue, en particulier dans la transmission des valeurs, un rôle qui incombe habituellement à la cellule familiale. Dans ce contexte, comment atténuer les troubles psychologiques et comportementaux ? Quel rôle jouer dans la constitution d’une mémoire collective ? Notre analyse en tant que psychologue nous amène à proposer une réhabilitation du rôle du thérapeute avec de nouvelles stratégies de pensées basées sur une approche sélective du positivisme. Le but étant de valoriser le rôle du psychologue dans la prévention et la préservation des valeurs sociétales auprès de la cellule familiale. Nous pensons que l’on peut contribuer à consolider des valeurs morales essentielles qui constituent des éléments fondamentaux de notre patrimoine identitaire culturel. Enfin, un cas clinique est présenté en appui de notre hypothèse.
Mots clés : Transmission transgénérationnelle, valeurs, psychologie positive.
ملخص
إنّ البحث عن نوعية حياة أفضل وظرفيّة في عصر العولمة قد عطل أولوياتنا وغير سلوكنا. إنّ ظاهرة التّكيف والتّكيف يُخلّ بتوازننا وتضر أحيانًا بتجربتنا النّفسيّة. وتحدث أزمة نفسيّة تغذيها النّزعة الفرديّة وسيطرة المادية، وتتفاقم بسبب انعزال الوالدين عن دورهم التّربوي. وفي هذا السياق، نطرح السؤال حول دور ومكانة الأخصائي النّفسي، ولا سيما في نقل القيم، وهو الدور الذي يقع عادة على عاتق الوحدة الأسريّة. وفي هذا السّياق كيف يمكننا التّخفيف من الاضطرابات النّفسيّة والسلوكيّة؟ ما هو الدور الذي تؤديه في خلق الذاكرة الجماعيّة؟ يقودنا تحليلنا كطبيب نفسي إلى اقتراح إعادة تأهيل دور المعالج باستراتيجيّات تفكير جديدة تعتمد على مقاربة انتقائية للوضعيّة. والهدف هو تعزيز دور الأخصائي النّفسي في الوقاية والحفاظ على القيم المجتمعيّة داخل وحدة الأسرة. ونؤمن بأنّنا قادرون على المساهمة في ترسيخ القيم الأخلاقيّة الأساسيّة التي تشكل عناصر أساسية لتراث هويتنا الثقافية. وأخيرًا، عُرِضت حالة سريريّة لدعم فرضيتنا.
الكلمات المفتاح: الانتقال عبر الأجيال، القيم، علم النفس الإيجابي
I. Introduction :
À l’ère de la mondialisation, du matérialisme et de l’individualisme, des troubles psychologiques nouveaux accompagnent les changements de société et imposent une modification profonde de l’analyse psychologique et de la pratique de la psychothérapie. La recherche permanente de l’amélioration de notre qualité de vie sur le plan matériel a des conséquences néfastes sur l’équilibre psychologique. De plus, les humains manifestent des attitudes nouvelles et circonstancielles. Au niveau de la cellule familiale, un constat s’impose : un désengagement significatif des parents de leur rôle éducatif dans plusieurs types de sociétés.
Face à ces changements sociaux et leurs conséquences sur l’équilibre psychologique, quel rôle devra occuper la psychologie moderne ? Comment la psychothérapie peut-elle contribuer à la promotion de l’épanouissement et à l’accomplissement de soi, au niveau individuel, groupal et social ? Quels changements doit-on apporter à la pratique psychanalytique dans ses techniques de prévention et de guérison des troubles psychologiques et comportementaux ? Comment réinventer le rôle du psychologue dans l’éducation et la constitution de la mémoire individuelle et collective ? Nous allons proposer une nouvelle approche dans les techniques d’analyse comportementale et apporter un certain éclaircissement sur le nouveau rôle du psychologue dans le traitement des troubles modernes en mettant l’accent sur son rôle auprès de la cellule familiale, un rôle de prévention des dysfonctionnements et de préservation du patrimoine identitaire.
Le psychologue moderne sera ainsi appelé à occuper une place importante dans l’éducation des enfants, dans la consolidation de la cellule familiale. Une psychothérapie moderne devra pouvoir donner à chacun la possibilité de construire son patrimoine culturel et social. Le psychologue gagne à participer activement à la définition et à la transmission des valeurs sociétales et morales, tâche traditionnellement inhérente aux parents. Nous mettrons l’accent sur le rôle fondamental que pourrait jouer le psychologue dans l’apport du bien-être et dans l’acceptation du soi en adoptant une approche sélective du positivisme. Ainsi, le psychologue contribuera significativement à la transmission transgénérationnelle.
II. Les variations du rôle éducatif de la famille
II.1. Les fonctions de la famille selon Porot
La famille joue un rôle primordial dans la formation de la personnalité de base de l’enfant, en plus du rôle crucial de l’école. En principe et comme l’indique Porot, la famille a trois fonctions :
- Fonction de procréation,
- Fonction affective et de protection,
- Fonction de socialisation (ensemble des mécanismes par lesquels les individus font l’apprentissage des rapports sociaux entre les hommes et assimilent les valeurs, les normes et les croyances d’une société.). (1)
Les parents influencent la personnalité de leurs enfants.
- Le père les introduit à la socialisation avec ses aspects culturels et moraux, alors que la mère leur procure la relation affective stable avec autrui. L’engagement parental dans la transmission des bonnes manières à leurs enfants tisse les rôles sociaux que ceux-ci peuvent assumer ou fuir.
- Les frères et les sœurs leur procurent le volet de la compétition envers autrui.
Ainsi, l’éducation parentale permet de donner aux enfants la sagesse, l’amour et les valeurs essentielles telles que la liberté de pensée, la justice, la morale, la responsabilité et l’humanisme.
Au niveau individuel, les valeurs transmises par la notion de famille couvrent un certain nombre d’éléments tels que : les traits de personnalité, les représentations mentales, les fantasmes, les mécanismes de défense des parents, grands‐parents, les croyances sur soi, sur les autres, sur le monde, sur la vie, les interdits fondamentaux, les règles morales, les valeurs et idéaux, les états psychoaffectifs, les émotions, les sentiments (culpabilité, honte, crainte/confiance, sécurité, plaisir, détente…), les émotions acceptées ou effrayantes, les rêves de désirs irréalisés des parents, les attentes des parents…
Les fondements physiques (la géographie, l’économie) et les fondements humains (la démographie, la diversité des ethnies, les religions et l’éducation) font apparaître des caractéristiques propres à chaque communauté, mais avec de forts contrastes d’un individu à l’autre. Ces caractéristiques marquent considérablement les pratiques éducatives des parents et jouent un rôle important dans leur mode de transmission des valeurs, dites valeurs éducatives.
Quand le rôle de la famille s’affaiblit, l’éducation à l’école pourrait prendre le relais dans la transmission de ces mêmes valeurs. La collectivité contribue à ancrer en nous des valeurs telle la solidarité entre membres de la même communauté ou les citoyens.
À un certain point, la dégénérescence des liens familiaux, et par conséquent des valeurs communes, devient possible, mais peut être remédiée par une décision collective du respect des autres et de la volonté de vivre ensemble. (2)
II.2. Rôle des valeurs transmises par la famille
Les valeurs sont des croyances stables qui affirment que, dans la vie, certains buts sont préférables à d’autres. Les valeurs cherchent à répondre à la question : « Que faire de ma vie ? ». Or, la psychothérapie n’est pas l’art de diriger des consciences, mais celui d’apporter une aide à la résolution des problèmes psychologiques. Et les valeurs, et leur problématique représentent un problème trop négligé, alors qu’elles sont essentielles pour le développement personnel. Les buts cliniques des psychothérapies peuvent être atteints et mesurés. Il est tout à fait possible de guérir ou d’améliorer un état dépressif ou un état anxieux, ou de modifier certains traits de personnalité qui répétitivement mettent une personne en échec. En revanche, un système de valeurs représente un contrat avec soi, qui n’est jamais complètement atteint. Les valeurs, même si elles ne sont pas explicitement prises en compte en psychothérapie, vont l’influencer : il est donc important de les aborder. Car les valeurs et les actions qui en découlent mettent en jeu la force du caractère : autrement dit la capacité à soutenir un effort sans résultats immédiats et d’accepter des résultats partiels ou progressifs. Cette force peut-être le véritable moteur des changements personnels que l’on observe lors des psychothérapies réussies.
II.3. Les aléas de la transmission
Les éléments du vécu « non digérés » par le parent peuvent traumatiser l’enfance et constituer ce que l’on appelle les « non‐dits ». Ces situations nous amènent à comprendre que derrière un symptôme, comme une phobie, un TOC, une dépression, un trouble de l’apprentissage cache parfois un secret de famille. Il s’agit généralement d’évènement vécu comme traumatique, souvent chargé de honte, de culpabilité ou d’horreur et que la personne n’a pu totalement intégrer psychiquement. Ce qui a été vécu est alors enfermé dans une sorte de « placard psychique » qui va parfois se transmettre aux générations suivantes. En effet, à travers les réactions émotionnelles, corporelles ou comportementales démesurées ou inappropriées du parent, l’enfant peut pressentir qu’il y a quelque chose d’important dans l’histoire familiale qui lui est interdit de connaître et de comprendre. Il va alors interpréter ces réactions perçues comme « bizarres et incompréhensibles » au regard de sa personnalité et de ses expériences de vie, transformant ainsi le secret de son parent en difficulté ou trouble psychique. Tout se passe comme si l’enfant cherchait à poursuivre le travail psychique que son parent n’a pas pu faire. Ainsi, pour Serge Tisseron, psychanalyste, les enfants ont la charge de surmonter les questions restées en souffrance dans l’inconscient de leurs géniteurs et leurs aïeux. La transmission familiale participe à la construction de la famille en tant qu’unité, avec une identité propre, une histoire, une dynamique. D’autre part, au niveau individuel, la transmission permet à chacun de construire son identité et de s’inscrire dans une filiation, un groupe familial auquel il se sent appartenir et où il peut se sentir fort et protégé. Mais, ce qui entre en jeu dans les processus de transmission familiale, c’est aussi le désir de l’enfant de recevoir de l’amour et de la reconnaissance en adoptant par exemple telle place ou tel rôle dans la famille, ou en cherchant à soulager son parent d’une souffrance parfois trop lourde à porter. C’est également le désir du parent de tenter de réparer ses blessures, de réaliser ses rêves… La transmission familiale s’inscrit aussi dans le projet de traiter ou d’élaborer à une génération donnée ce qui est resté en souffrance pour les générations passées. Ainsi, les besoins d’identité, d’appartenance, de loyauté, d’amour, de reconnaissance et de symbolisation sont les enjeux majeurs de la transmission familiale. La transmission familiale est nécessaire à la construction et au développement de tout être humain. Toutefois, certains éléments de la transmission peuvent parfois entraver la vie. Il est alors intéressant et utile de comprendre que ce qui nous arrive, nos souffrances, nos symptômes peuvent parfois être mis en lien avec l’histoire de nos parents, grands‐parents, ancêtres. (3)
II.4. Le processus de transformation dans la transmission psychique
La transmission psychique implique un processus de transformation : ce que l’enfant reçoit n’est pas ce que l’adulte transmet. L’enfant est acteur de la transmission, il n’est pas passif. Il transforme ce qu’il reçoit à la lumière de ce qu’il est et de ce qu’il a vécu. Cette transmission psychique est essentiellement un processus inconscient qui passe par le mode de communication non‐verbal et infra‐verbal. Elle s’appuie essentiellement sur les processus d’identification (sous toutes ses formes), de projection, mais également, selon l’approche systémique, sur le principe de loyauté ; une loyauté invisible qui nous lie aux générations passées et nous pousse parfois à répéter des situations difficiles ou douloureuses.
II.5. L’appareil psychique familial
- Eiguer (2005) définit l’appareil psychique familial comme « un appareillage psychique, commun et partagé par les membres d’une famille, dont la fonction est d’articuler le fonctionnement de l’être ensemble familial avec les fonctionnements psychiques individuels de chacun des membres de la famille » (4)
L’appareil psychique familial possède les fonctions multiples comme la contenance, la liaison, la transformation, la transmission qui vont apporter au nouveau-né les expériences des autres membres pour appréhender le monde extérieur et son univers intérieur. Grâce à la liaison intrapsychique et intersubjective, le nouveau-né pourra les utiliser pour s’autoréguler et établir ensuite les relations objectales au sein de son groupe familial, ainsi qu’à l’extérieur.
L’appareil psychique groupal est constitué de deux dimensions structurales.
- La première dimension est intragroupale, actuelle et qui est définie par le groupe parents/enfants.
- La deuxième dimension générationnelle est historique, et elle renvoie à la succession des générations et à la transmission psychique intergénérationnelle. L’articulation de ces axes délimite un espace psychique au sein duquel tous les vécus s’inscrivent dans une chaîne de sens à la fois familiale et individuelle.
II.6. La modernisation de la notion de famille
Face aux changements observés dans la société, les chercheurs ont pu dépasser les anciennes approches et redéfinir la notion de famille. La famille est plutôt appréhendée comme « un lieu d’échange et de communication dont les fonctions principales seraient le maintien et le renouvellement des générations, la transmission des biens et des savoirs, le partage d’un travail fondé sur la complémentarité » (5).
Selon M. Anaut (2005), la famille est « un phénomène universel des sociétés humaines, cependant le concept de famille revêt des significations diverses suivant les pays, les cultures et les sociétés ». (6)
En psychologie sociale, c’est la qualité de cette relation qui est nécessaire à la croissance psychologique et au développement de l’enfant. La qualité des liens est importante tout au long des étapes de cette croissance. Ce sont les caractéristiques des liens et des rôles familiaux qui impriment sur l’enfant l’empreinte qui le marquera pour la vie. D’ailleurs, la relation parent-enfant est un environnement en soi sur le plan psychologique.
III. Le devoir de transmission dans l’éducation selon les psychologues
Nous ne pouvons pas ne pas transmettre et ce que nous transmettons est ce que nous sommes !
Ainsi, chaque famille, chaque parent transmet à l’enfant sa façon d’appréhender le monde extérieur, mais également sa façon d’organiser son monde interne. La transmission psychique se situe à des niveaux différents : au niveau familial, selon l’approche systémique on observe la transmission d’éléments tels que : les règles, les traditions et habitudes familiales, les croyances partagées par les membres d’une même famille, ou des relations qui les unissent, les comptes où est répertorié ce qui a été donné par les uns et reçu par les autres, les mérites et les dettes. Chaque génération ayant pour devoir de rééquilibrer ce qui a été déséquilibré dans une génération précédente. Ainsi, selon le principe de loyauté, une personne peut ressentir le besoin de réparer une dette des générations passées, de restaurer la fierté ou l’honneur de la famille…
En psychothérapie, la question de la transmission transgénérationnelle est souvent présente. Le but est de pouvoir comprendre ce qui se passe, ce qui se joue au niveau de l’histoire familiale, de remettre les choses dans leur contexte afin de se libérer de ce qui nous entrave. Pour cela, certains professionnels mettent en œuvre des outils spécifiques, dont l’approche par le positivisme.
Les psychanalystes conçoivent la transmission dans l’appareil psychique familial comme une force, une répétition ou une succession des générations. Ce sont les propriétés nécessaires à la transmission d’un patrimoine, devenu en l’occurrence héréditaire. Ils voient la transmission comme étant des empreintes ou des impressions en creux effacées et oubliées. Ces empreintes se distinguent par des manifestations résiduelles, des traits psychopathologiques, des dispositions psychiques comme la répression des désirs incestueux et meurtriers. Ces traces voilées, déformées, imprimées en négatif se manifestent aussi dans la tradition, les mœurs, les rituels des communautés, survivances d’attitudes archaïques ». (7)
III.1. L’apport de S. FREUD
D’après S. Freud (1912), il est possible de distinguer deux voies de transmission ;
- La première passe par la culture et par la tradition à travers le support qui est l’appareil culturel et social qui assure la continuité de génération en génération.
- La seconde est formée par cette partie organique de la vie psychique des générations ultérieures.
- Freud conclut que ces deux voies se rencontrent pour construire l’extension psychique de la culture et l’inclusion du social dans la psyché. Ainsi l’individu se constitue comme un membre d’une chaîne intergénérationnelle qui assure la transmission de la continuité de la vie psychique des générations ; ce qui se transmet entre générations c’est la trace qui suit son chemin à travers les autres jusqu’à son destinataire.
Or, selon Freud, l’homme possède dans son activité spirituelle inconsciente un appareil qui lui permet d’interpréter les réactions des autres hommes, de redresser et de corriger les déformations que ses semblables impriment à l’expression de leurs mouvements affectifs. C’est grâce à cette compréhension inconsciente des mœurs, cérémonies et préceptes qui ont survécu à l’attitude primitive à l’égard du père, que les générations ultérieures ont pu réussir à s’assimiler le legs affectif de celles qui les ont précédées ». (8)
III.2. La famille selon Eiguer
Du point de vue psychologique, A. Eiguer (2005) précise que la famille en tant que métaorganisation possède plusieurs fonctions :
- Fonction identificatoire : en proposant une image de la famille, image empreinte d’idéal et inscrite dans une histoire ;
- Fonction organisatrice : en assignant les rôles, les places et les statuts, et en gérant les échanges et les conflits pour préserver l’image idéalisée de la famille ;
- Fonction de contenance : en délimitant le dedans et le dehors et en offrant un espace de refuge ;
- Fonction défensive : en proposant les mécanismes de défense familiaux et en tendant à renforcer le lien fusionnel ;
- Fonction de représentation : en fournissant les éléments de construction d’un néo-réel préservant la définition de la famille et la protection de son image. (9)
III.3. L’analyse de la famille selon J. Marquet
Dans toutes les cultures, la famille prend en charge la socialisation, facilitant l’intégration de l’individu dans la société. Le cadre familial reste un lieu de socialisation essentiel où l’on pense aux valeurs comme l’affirme le sociologue J. Marquet. (10)
Grâce à ce processus de socialisation, « un ensemble de valeurs et de croyances est transmis aux individus ; ces valeurs et ces croyances sont liées aux aspects les plus importants de la vie, contribuant ainsi à la compréhension du contexte physique et social dans lequel vivent la famille et les individus, et suscitant, de la sorte, une adaptation adéquate de l’individu à ce contexte » (11)
IV. La famille moderne : le désengagement des parents
Un constat de la vie moderne : les pressions de la vie quotidienne placent la cellule familiale dans une situation de plus en plus difficile et affaiblissent son rôle dans la société. Cette nouvelle situation se traduit parfois par un manquement des parents vis-à-vis de la transmission des directives de vie et des valeurs à leurs enfants.
Les psychologues et psychiatres constatent une augmentation des troubles psychiques chez l’enfant et des difficultés d’insertion sociale des jeunes dans la société. Ces jeunes ne présentent pas une personnalité équilibrée et sûre d’elle-même. Parents et éducateurs laissent ces jeunes libres à eux-mêmes dans un vide moral qui rend leur prise de responsabilité difficile. (12)
Plus les parents se désengagent de leurs responsabilités, plus le vide comble la vie des enfants. Face à ce désengagement, la personnalité des enfants se trouve atteinte. Comment trouver un équilibre actif et responsable du groupe familial désintéressé ?
On assiste actuellement à un relâchement de l’emprise parentale, à un certain désengagement dans l’éducation de leurs enfants. Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer ce phénomène :
- La théorie du désengagement,
- La théorie de l’activité,
- La théorie de la continuité,
- La théorie du conflit.
IV.1. La théorie du désengagement
Selon cette théorie, le nombre des activités sociales et le rôle de l’individu diminue, les liens affectifs qui unissent l’individu à ses univers sociaux perdent leur intensité à mesure qu’il avance en âge. Ce processus de marginalisation de la personne s’effectue sans heurts ni difficultés, car il est perçu comme normal et bénéfique tant par l’individu concerné que par son entourage. D’une part, l’individu se retire de la société. D’autre part, la société reprend progressivement à l’individu toutes les responsabilités sociales qui lui étaient auparavant conférées. Une des conséquences de ce désengagement sera la moindre cohésion du réseau des relations sociales dans lequel est inséré l’individu. Ce désengagement est dit intrinsèque, c’est-à-dire non exclusivement conditionné par des facteurs exogènes. Une fois amorcé, il a un effet circulaire et progressif (Hochschild, 1975). Le désengagement est étroitement relié au type et au degré d’engagement de l’individu envers les divers rôles sociaux qu’il assume. Pendant que dure cette controverse, un deuxième modèle, la théorie de l’activité, retient l’attention. (13)
IV.2. Le processus de désengagement selon Bandura
Bandura expose les mécanismes psychologiques par lesquels les gens désengagent sélectivement leur « autosanction morale » faisant normalement partie de leurs processus d’autorégulation. (14)
La plupart des théories de la moralité sont presque exclusivement centrées sur le niveau individuel. « La théorie de Bandura étend le désengagement moral au niveau des systèmes sociaux à travers lesquels des inhumanités sont commises, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives ».
Ces mécanismes sont les suivants :
- La sanctification de leur comportement dommageable comme servant des causes louables, en étant mieux que les comportements des autres… ;
- La décharge du blâme pour le préjudice qu’ils causent en déplaçant et en diffusant la responsabilité ;
- La minimisation ou le reniement des effets néfastes de leurs actions ;
- La déshumanisation de ceux qu’ils maltraitent ;
- Le blâme jeté sur leurs victimes en attribuant leurs malheurs à leurs défauts et à leurs défaillances.
IV.3. La théorie de l’activité
Alors que la théorie du désengagement sanctionne l’inactivité, la théorie de l’activité invite au contraire l’individu à trouver des substituts aux rôles sociaux qui lui ont été enlevés. Elle l’invite à suppléer aux rôles perdus par de nouvelles activités, afin de minimiser les effets négatifs de l’abandon du foyer par les enfants. Cette théorie affirme que le bonheur est fonction de l’engagement et de la participation de l’individu à la vie de la société. (15)
IV.4. La théorie de la continuité
Selon les rôles que l’individu assume ou n’assume plus, les théoriciens du développement ou de la continuité cherchent à expliquer la grande diversité dans les attitudes des individus par le biais de la structure de leur personnalité. Au-delà des déterminants biologiques, la personnalité de l’individu est marquée par l’ensemble des expériences et des rôles sociaux que celui-ci assume durant sa vie. En d’autres mots, ces personnes voient leurs activités diminuer, leurs activités présentes et futures sont dans une très large mesure en continuité avec leur passé. Cette théorie ne remet jamais l’ordre social en cause. Ces théories cherchent à identifier les mécanismes internes qui régissent la conduite de l’individu, et les moyens par lesquels il s’adapte aux nombreux changements. (16)
IV.5. Les théories du conflit
En marge des analyses de type fonctionnaliste, un modèle s’est imposé sous l’appellation des théories du conflit. Cette théorie tente d’expliquer les conduites en fonction des variables socio-économiques qui les conditionnent. Les relations sociales sont fondées sur le principe de l’échange. Les relations familiales sont également régies par ce principe. Le rapport entre parents et enfant est délicat vu que l’enfant est en train de créer sa propre identité. Selon Bandura, les enfants sont le reflet de leurs parents auxquels ils s’y projettent dans leur avenir futur. Une vie familiale équilibrée tisse la réussite harmonieuse de ses enfants et de leur adaptation. La façon dont les parents réagissent face à un problème familial a très souvent comme effet de perpétuer et d’aggraver les difficultés. La notion d’engagement dans les rôles fait l’objet d’un nombre croissant de recommandations. L’engagement a un effet bénéfique pour l’individu. L’importance du père dans la dynamique familiale détermine l’engagement des enfants dans la sphère familiale. (17)
Les conflits entre parents peuvent provoquer des perturbations de la structuration psychique qui conduit vers une organisation de la personnalité troublée que l’on peut qualifier de psychotique. Il s’ensuit une mauvaise adaptation à la réalité et une ignorance de la loi constitutive. D’un point de vue psychologique, ces personnes vivent un conflit à l’intérieur de leur propre psychisme, elles connaissent des états émotionnels forts : colère, frustration, peur, tristesse, rancune et parfois agressivité et violence.
V. La psychologie positive : une nouvelle approche en psychothérapie
V.1. Les origines de la psychologie positive
Carl Rogers est le fondateur de l’approche centrée sur l’homme, il a forgé le concept de fonctionnement optimal de la personne. (18). Carl Rogers pense que le noyau le plus profond de la personnalité est fondamentalement positif, socialisé, dirigé vers l’avant, rationnel et réaliste. « Il y a chez l’homme une tendance naturelle vers un développement complet ». Le terme le plus couramment utilisé est celui de la tendance à la réalisation. Selon sa méthode, le chemin du développement vers la maturation psychologique et vers le fonctionnement optimal de la personnalité passe par la création de certaines conditions. Une de ces conditions stipule que pour créer un climat propice au changement il faut adopter une « considération positive et inconditionnelle » vis-à-vis de l’autre, c’est-à-dire l’acceptation chaleureuse de chaque aspect de l’expérience de l’autre.
C’est Martin Seligman qui a lancé le concept de la psychologie positive en lui assignant comme but de rassembler les recherches portant sur la compréhension des déterminants du bien-être, de la santé mentale positive, du fonctionnement adaptatif de l’humain face aux réalités du quotidien.
Il a innové en proposant cette nouvelle approche fondée sur la recherche des déterminants du bonheur. Selon lui, en déterminant ce qui rend les gens heureux on pourra leur permettre de mieux vivre en société, de construire des organisations plus résilientes, de régler les conflits ou gérer leur environnement de manière plus durable. (19)
V.2. Le concept de la psychologie positive
La psychologie positive est une orientation récente en psychologie qui se définit comme une science consacrée à « l’étude des conditions (1) et des processus (2) qui contribuent à l’épanouissement (3) ou au fonctionnement optimal (4) des individus, des groupes et des institutions ». C’est un courant de pensée qui identifie et fait valoir les forces positives de l’individu, sans pour autant sous-estimer sa souffrance ou sa pathologie.
Cette démarche est proposée à l’échelle individuelle et pour les groupes de personnes. La psychologie positive recommande, avant de se focaliser sur les dysfonctionnements du patient, de comprendre son fonctionnement optimal et d’identifier les déterminants du bien-être et de l’épanouissement. C’est un véritable changement de paradigme dans la mesure où le psychologue devrait s’employer à définir les déterminants du bien-être et de l’épanouissement. Le but ultime étant d’améliorer la santé mentale par des méthodes d’accompagnement centrées sur les ressources et les potentialités humaines. Le psychologue s’emploie à identifier les facteurs positifs chez son patient, ceux qui favorisent le bien-être et l’épanouissement de l’individu. Ainsi, l’humain n’est plus réduit à ses dysfonctionnements, mais il est regardé comme un être en constante évolution dans sa recherche de bien-être et d’épanouissement. (20)
V.3. Les niveaux de la psychologie positive
La psychologie positive offre un nouvel éclairage sur nos comportements et interactions à trois niveaux : individuel, interpersonnel et sociétal. (21)
Elle investigue et propose des outils concernant notamment :
- Au niveau individuel : bien-être et bonheur, créativité, sentiment d’efficacité personnelle, estime de soi, humour, sens de la vie, optimisme ;
- Au niveau interpersonnel : altruisme, amitié et amour, coopération, empathie, pardon, éducation ;
- Au niveau sociétal : courage, engagement militant, relations internationales, pacification.
Ces valeurs susmentionnées contribueront de façon réaliste à bâtir avec la psychothérapie positive un monde de bien-être, d’investigation, et de sérénité.
En 2002, Seligman décrit trois objectifs de la psychologie positive. D’abord, l’étude des émotions positives. Ensuite vient l’étude des traits positifs parmi lesquels les forces et les vertus, mais aussi les aptitudes telles que l’intelligence ou l’athlétisme. Le troisième objectif est l’étude des institutions positives comme la démocratie, le sens de la famille.
V.4. Preuves tangibles de la théorie du positivisme chez l’adulte
Les progrès en neurosciences nous montrent que le cerveau d’un adulte continue à être plastique, c’est-à-dire qu’il peut encore se modeler et évoluer jusqu’à la fin de sa vie, contrairement à ce que l’on croyait jusqu’alors. Les études sur la neuroplasticité cérébrale, réalisées sur des méditants, ont montré qu’un entraînement mental régulier a un impact mesurable sur le cerveau et le système immunitaire, mais aussi sur la perception ou l’acceptation de la douleur. En ce qui concerne les émotions positives, elles permettent d’élargir notre répertoire attentionnel et comportemental de nos pensées et nos actions et de construire des ressources personnelles nouvelles et durables.
Cette neuroplasticité vient conforter la méthode positiviste qui propose de révéler les déterminants du bien-être chez le patient pour pouvoir ensuite par empathie ou par alternance de jeu de rôle arriver à surmonter les difficultés psychologiques. (22)
V.5. Applications de l’approche du positivisme avec des interventions socioéducatives
À titre d’exemple, certains patients souffrent de troubles de la personnalité. En s’intéressant d’abord aux patients, le psychologue se rendra compte qu’ils souffrent de carences affectives précoces. Ils ont des souvenirs pénibles de leur enfance et n’ont aucune image parentale forte qui puisse les guider. Leurs émotions les dominent, et leur désarroi est souvent perçu comme de l’égocentrisme et leurs sautes d’humeur comme de l’incohérence. Ce qui explique en grande partie le rejet par leur entourage.
Dans ce contexte, un programme de psychologie positive visant à la modification des comportements violents chez les enfants pourrait être proposé. Ce programme comprend un ensemble d’interventions auprès des parents et des enfants visant à créer une relation positive entre eux avec la mise en valeur des compétences parentales, le soutien de l’apprentissage chez les enfants (par un tutorat par exemple), la valorisation des groupes de copains pour les enfants, etc. La finalité de ces interventions est d’apprendre à l’enfant les règles de la vie sociale.
La formation commence par l’apprentissage de l’empathie : comment reconnaître ses propres émotions et aussi celles des autres, la résolution de problèmes, la pensée réfléchie et le contrôle de l’impulsivité.
V.6. Recommandations pour pratiquer la psychologie positive
Pour pratiquer la thérapie positive, le thérapeute doit être convaincu du fait que tous les êtres humains possèdent le potentiel nécessaire pour changer. Ensuite, il doit formuler les hypothèses quant à la manière dont le changement sera possible. Les meilleurs éléments du résultat d’une thérapie positive concernent les qualités de la relation entre le thérapeute et le patient. Pour construire une alliance thérapeutique positive trois conditions sont nécessaires : négocier avec respect les objectifs thérapeutiques, générer plusieurs voies pour atteindre ces objectifs de façon flexible, et introduire un lien positif avec le patient dans une énergie mentale et efficace, pour soutenir la poursuite des objectifs thérapeutiques. Quant aux techniques, c’est le patient qui crée de nouveaux schémas avec ses propres choix et ses propres mots et les teste avec des expériences comportementales en mariant les principes émergents du domaine de la psychologie positive avec la créativité en thérapie cognitive. Le thérapeute de son côté met l’accent sur les liens entre les principes de la psychologie positive et la pratique de la thérapie cognitive.
Ce dernier point permettra de :
- Créer des liens entre les principes de la psychologie positive, et la théorie et la pratique de la thérapie cognitive ;
- Aider les patients à prendre conscience du pouvoir de l’acceptation de soi, comme la base principale du développement et du changement ;
- Explorer avec les patients leurs propres possibilités pour engager la créativité et arriver à résoudre leurs problèmes ;
- Utiliser des techniques créatives comme les rêves et les métaphores des rêves, des contes, des proverbes, des icônes, des personnages célèbres de la littérature, du cinéma, etc.
- Apprendre à tolérer l’ambiguïté et le doute chez les autres ;
- Mettre l’accent sur de nouvelles croyances adaptées et réalistes, plutôt que sur les anciennes qui peuvent être dysfonctionnelles ;
- User de la technique de la découverte guidée : Elle consiste à amener le patient, par l’usage de différents mots, phrases, métaphores, proverbes et un certain humour adapté, à découvrir par lui-même les dysfonctionnements de sa pensée, de ses émotions et de ses comportements ;
- Employer un langage qui insiste davantage sur la construction de nouvelles croyances et comportements, plutôt que sur la déconstruction des schémas et comportements rigides et pathologiques.
- Aider le patient à mobiliser ses ressources et ses forces (23) :
Les conseils suivants peuvent être utilisés pour aider le patient dans sa créativité et la recherche de ses possibilités :
- Identifier les réseaux, les amis, la famille, les collègues, les groupes d’entraide, etc.
- Lors d’une crise et pour l’évaluation initiale, se faire accompagner par un soutien du réseau (par exemple, un ami ou quelqu’un de la famille) ;
- Aider le patient à identifier et à mobiliser ses ressources internes et ses forces oubliées, bloquées par ses schémas cognitifs inconscients et dysfonctionnels ;
- Aider le patient à identifier des croyances comme « Je suis nul », « Je suis un raté », « Il n’y a aucun espoir ou je ne m’en sortirai jamais » ; cette identification des expressions négatives permet de travailler le langage afin de modifier la perception du soi.
- Chercher les défis précédents que le patient a réussi à surmonter (régler les problèmes professionnels ou financiers, lutter contre une maladie, réussir ses études, mener à bien l’engagement parental vis-à-vis des enfants, etc.) ;
- Imaginer comment ferait un ami, un collègue ou un autre modèle de réussite de gestion des problèmes, face à telle situation. (24)
VI. L’apport de la psychologie positive à la psychothérapie
VI.1. L’hypothèse de base
En psychologie positive, il faut intégrer à la fois les aspects positifs et négatifs de l’expérience humaine. L’objectif est que la psychologie positive appliquée évolue comme une pratique auto réfléchie et intégrative dans son approche et son application. Quand, en psychothérapie, on identifie les forces et les compétences de nos patients, on peut les aider non seulement à soulager leurs souffrances psychologiques, mais aussi à augmenter leur productivité, leur créativité et leur satisfaction de la vie.
Dans une thérapie d’orientation positive, il faut faire une distinction entre les interventions réactives, face aux crises et aux impuissances, et les interventions proactives et préventives. Dans la perspective de la psychologie positive, le rôle du thérapeute n’est pas seulement de soulager la détresse, de traiter le trouble et de réparer les faiblesses, mais aussi de faciliter le bien-être, de promouvoir la santé mentale, d’exploiter et de construire les forces. Avec le soutien du thérapeute et de l’environnement social, une fois que les besoins pour l’autonomie et la compétence interpersonnelle sont améliorés, le processus d’évaluation organismique se met en place.
Pour certains patients souffrant de troubles de la personnalité tels que la personnalité borderline, l’expérience optimale (flow) est difficile ou impossible à vivre parce que l’environnement de leur enfance était abusif, trop critique, négligent ou sans affection. Ces éléments contraires à la sécurité de l’enfant vont empêcher l’épanouissement et le bonheur dans l’âge adulte. La thérapie avec ses interventions positives peut leur donner des armes comme la gratitude, le pardon, l’humour, la compassion, la créativité, la pleine conscience des émotions et le bien-être. Dans cette forme de thérapie, on utilise les forces humaines comme des tampons contre la dépression, l’anxiété et les troubles de la personnalité.
L’objectif de la thérapie est de construire de nouvelles possibilités, d’exploiter les forces existantes jusqu’alors inconnues des patients et d’encourager leur créativité. (25)
Les innovations de la pratique de la psychologie positive
Parmi les innovations de la psychologie positive dans la psychothérapie, nous pouvons citer les points suivants :
- La relation thérapeutique entre le thérapeute et le patient est collaborativement engagée dans un processus créatif plutôt que révisionniste. L’importance de l’alliance thérapeutique entre le thérapeute et le patient s’instaure lors d’une rencontre entre deux personnes et les formes de relations qui se développent entre elles ne peuvent pas être ignorées. Le rôle du thérapeute est de supprimer les obstacles, d’aider le patient à explorer ses forces intérieures et de ne surtout pas imposer ses valeurs.
- La motivation et l’intérêt des patients peuvent être engagés, car ces derniers deviennent les experts de leur propre thérapie ;
- La technique la plus utilisée est la technique de la « découverte guidée », qui encourage la créativité ;
- Plusieurs facteurs contribuent au succès de la psychothérapie positive : les valeurs, les attitudes, l’empathie, la compassion, l’ouverture, la tolérance, les compétences interpersonnelles et l’intelligence émotionnelle du thérapeute.
VI.2. Le concept de la pleine conscience : Mindfulnes)
Un autre apport de la psychologie positive à la psychothérapie est la « pleine conscience » (mindfulness). La pleine conscience amène à la prise de conscience et la prise de conscience amène à la sagesse. Un entraînement à la pleine conscience pour notre esprit permet de rester dans le monde frais, spontané, immédiat et immergé dans la réalité d’ici et maintenant du monde de l’enfant. Le jeu est essentiel pour tous les individus ; les adultes différencient le travail et le jeu, ils considèrent le travail comme une activité avec des objectifs précis (par exemple, l’argent), alors que le jeu est pour notre propre plaisir. Le travail est « faire » avec un regard vers le futur, alors que le jeu est « être » dans une activité spontanée dans le moment présent. En principe, l’absorption dans le jeu, comme la méditation, augmente l’énergie : l’attention est unifiée et concentrée (26).
VI.3. Les familles positives
Une famille positive est une famille dans laquelle il existe une métacommunication entre les membres ; les parents sont affectueux, attentionnés, valorisants, de bons conseils, mais fermes. Ainsi, un style d’attachement sécurisé se met en place chez l’enfant. Pour pouvoir répondre à de telles exigences pour créer des familles positives, les recherches peuvent s’intéresser à l’étude des éléments suivants :
- Le rôle des schémas et des rituels familiaux dans le transfert des valeurs ;
- Comment la famille fixe-t-elle ses objectifs pour le futur ?
- Comment la famille peut-elle faire face à l’adversité ?
- Comment instaurer l’espoir chez les enfants ?
VI.4. Un nouveau modèle pour la psychothérapie et la prévention ?
Le but de la psychologie positive est de décrire et d’établir des faits qui viendront enrichir les interventions psychologiques et sociales. Les premiers domaines d’application de ces travaux sont les problèmes psychopathologiques classiques : l’anxiété, la dépression et les troubles de la personnalité. Mais elle dépasse largement le cadre traditionnel de la médecine et de la psychothérapie, pour s’appliquer au développement personnel. Les domaines abordés se regroupent autour de trois fondamentaux :
- Les expériences subjectives positives, en particulier le bonheur, le bien-être, le plaisir et la plénitude ;
- Les traits positifs de caractère, en particulier l’optimisme et la mise en pratique des valeurs altruistes et de l’empathie ;
- Les institutions positives, aussi bien celles qui gèrent l’éducation, que l’organisation du travail ou la vie sociale en général.
Seligman a développé un modèle expérimental original de la dépression : « l’impuissance apprise » qui a eu un impact considérable sur la thérapie comportementale et cognitive. Ses recherches sur le pessimisme se sont inversées en une psychologie de l’optimisme et du mieux vivre.
Les méthodes psychothérapiques proposées chez les enfants et adolescents présentant des troubles des conduites développent le bien-être chez les personnes déprimées et les relations positives.
Les psychologues, les psychiatres et les médecins généralistes savent mieux traiter les troubles anxieux, les psychoses, la dépression, les toxicomanies. Pourtant, cette accumulation de connaissances sur le « négatif » de la condition humaine ne rend pas véritablement compte des forces « positives » qui maintiennent la vie et en font la valeur ; et elle ne permet une psychologie de l’individu « normal » que par défaut : c’est celui qui ne va pas mal selon les critères des classifications psychiatriques comme le DSM-4 et la CIM-10 [1,15].
Près de 18 % de l’humanité présente un trouble psychologique significatif et 48 % un trouble plus ou moins important [14], il n’en reste pas moins que 52 % de la population mondiale n’en souffre pas, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas des problèmes psychologiques pour s’adapter au quotidien. En étudiant les forces qui sous-tendent cette adaptation réussie, il est possible de comprendre ce qui permettrait aux personnes vulnérables de retrouver une vie digne d’être vécue et de prévenir leur fragilisation. Dans cette perspective, il est donc important de travailler sur les valeurs personnelles des patients que sur leurs symptômes et sur leurs schémas cognitifs pathologiques. Pour traduire cela sur un mode pratique, il est donc aussi important de proposer à un dépressif d’augmenter ses activités de plaisir et de maîtrise que de modifier ses schémas négatifs, et que de voir en quoi il souffre de ne pas atteindre les valeurs qu’il s’assigne ou qui lui ont été transmises par sa famille ou son milieu. Déjà, la thérapie cognitive avait souligné l’importance des schémas cognitifs sociaux et des standards familiaux qui se manifestent dans des scénarios de vie. (27)
VII. L’art de penser positif (étude de cas) :
Nombreuses sont les attitudes qui entravent la vie de l’être humain et influencent ses comportements et réactions à court et long terme. Ces attitudes sont liées aux évènements précis dans leur conscience ou inconscience.
Comment l’approche de la psychologie positive peut-elle leur être utile ? Cette approche pourrait-elle revaloriser positivement leur psychisme ?
Nous analyserons deux études de cas basées sur l’approche du positivisme : la première (Edgard A) par l’acceptation, l’engagement et le jeu de rôle, la deuxième (Mirna A, sa maman) par une thérapie de type Mindfulness.
(Edgard A) est un enfant de 9 ans, c’est un garçon unique, coléreux, gâté, athétosique. Il a changé d’école trois fois vue son comportement agité et ses attitudes : il est impulsif, hyperactif (TDAH), facilement distrait par les stimuli extérieurs. Son Surmoi est absent.il croit que tout est permis pour lui. Les valeurs morales et sociétales sont abolies. Edgard n’a pas de pouvoir d’autorité paternelle à la maison vu l’absence de son père en voyage. Il passe son temps sur son smartphone, et dépense son temps sur le net et les jeux électroniques. En outre, il manque de confiance en soi, dépendant, nonchalant, irresponsable, anxieux et désorganisé. Son anxiété se manifeste comme un obstacle et l’inhibe, le bloque à tous les niveaux : affectifs, cognitifs et comportementales. Sa maman devient de plus en plus anxieuse et déprimée. Elle n’hésite pas à consulter le psychologue pour une relation d’aide, afin de réclamer des stratégies d’intervention et d’orientation psychologique pour elle et pour son fils.
Les tests cognitifs (wisc) nous orientent vers un QI moyen (intelligence moyenne).
Après plusieurs sessions d’observations, nous avons pu tirer les points suivants :
Irrespect total (limites de la chambre, irrespect des affaires, celles des autres, les règles et les lois des adultes, la colère, l’étourderie, la fabulation.)
Durant les sessions, on a pu réaliser les objectifs en suivant un style motivant par acceptation et engagement et la technique du jeu de rôle (avec Edgard).
D’abord, sur le plan personnel, nous lui avons dit que nous n’avons jamais douté de ses capacités en lui prêtant attention et amour. Nous avons renforcé sa confiance en soi, son estime de soi et canalisé son stress afin qu’il devienne sociable, accepté et aimé des autres.
Sur le plan scolaire, nous avons sollicité de lui donner des initiatives, des responsabilités et réduit sa colère. En d’autres termes, nous avons transformé son agitation et sa colère en énergie positive.
Edgard comprend très vite ce qu’il vient faire chez le psychologue.il s’empare de cet espace, du transfert, et se sent soulagé quand on lui dit que le bureau du psychologue n’est pas comme l’école ou la maison, qu’on peut tout révéler et garder les secrets.
Françoise Dolto (28) écrit que… « le psychanalyste permet que se substitue la question personnelle et spécifique du vœu le plus profond du sujet qui parle. Cet effet de révélateur, il l’observe par son écoute attentive… » et le sujet découvrira lui-même « sa vérité et la liberté relative qui lui sont laissées de sa position libidinale par rapport à son entourage. Ce temps a comme lieu de révélation le transfert. »
La réaction et la dépression de la maman (Mirna) soulève une partie intégrante des symptômes de son enfant (Edgard), donc de la conduite de la session d’orientation. Et comme le dit Lacan (Lacan, j.1969) (29) : « il est important d’aider le parent pathogène à qui l’enfant est lié. » Car sans ce travail, la résistance des parents peut mettre la cure en échec. Rappelons que Freud a su lier le transfert à la résistance, conçue comme obstacle, dans le discours du sujet, à l’aveu d’un désir inconscient.
L’absence du père aboutit à l’absence d’autorité. Edgard est voué à la mère (rôle affectif) qui n’arrive pas à mettre des limites à son enfant et retracer son avenir paisible. L’intérêt de Edgard de retrouver des repères d’autorité, en particulier paternelle se révèle à travers son comportement irresponsable et nonchalant. Or, les repères d’identification sont nécessaires pour la construction de la personnalité, et la subjectivité. L’autorité s’appréhende par deux voies : la première par la position qui figure de l’autorité (le père comme référence), les professeurs ; la deuxième par le respect de l’autorité et ses figures sociales avec ses pairs, ses voisins, son entourage : à citer les valeurs d (obéissance, responsabilité, convivialité, égalité, honnêteté, justice). Or, la redistribution du rôle symbolique impose les données propres au sujet que sont ses coordonnées symboliques. Ainsi l’autorité et l’appréhension des valeurs dessineront la voie nécessaire pour l’acceptation de soi et ses limites, et l’engagement aux idéologies et aux mérites. Le jeu de rôle attribué à Edgard était un support fantastique et fantasmatique à une finalité ludique. C’était une occasion de rejouer des situations conflictuelles de sa vie quotidienne. On lui a laissé l’occasion de réfléchir aux possibilités de réactions, parler des expériences passées.
Sur le plan scolaire, le jeu de rôle était un médiateur sur la lisibilité de ses idées, sa vitesse d’écriture et sa mémoire. Sur le plan émotionnel, la possibilité de communication à autrui était croissante et motivante, car en se projetant sur le rôle du personnage idéal, il a pu revivre des évènements différents. Cela le marquait de confiance en soi et la possibilité d’inventer des issues.et comme le dit Einstein : « l’imagination, c’est l’intelligence qui s’amuse. »
Edgard jouait le rôle de Shrek (Shrek- Duloc, le monde parfait) (30) qui va délivrer la princesse Fiona avec laquelle il souhaite se marier pour accéder au trône et rendre le monde parfait.il donnait libre cours à une activité imaginaire qui lui est nécessaire pour apprendre le monde et le soumettre au pouvoir des mots. C’est une composante du développement de l’intelligence discursive qui s’est révélé par les expressions de peur, d’angoisses archaïques ou de ses désirs profonds. Il a révélé à travers le jeu de rôle son histoire familiale faite de migrations multiples et de violences intrafamiliales, des ruptures de liens relativement à la vie affective, fantasmatique, pulsionnelle.
Le langage de son imagination se déploie dans l’interaction du processus d’intériorisation et d’extériorisation. L’imaginaire, ainsi réhabilité deviendra un concept heuristique pour mieux saisir les expériences subjectives, les situations et les valeurs sociales et culturelles.
Quant à la maman, la méditation du type Mindfulness lui a apporté un soulagement mental et physique… L’accompagnement et l’écoute de la valeur de fond (portant sur la famille, la réussite, la sécurité, la paix, la rigueur morale…) semble être l’outil de base, le médiateur dans la relation interpersonnelle, de la relation d’aide et du counseling avec la maman. La pratique de la psychologie s’appuie sur la relation avec un individu ou un système qui vise à combattre à modifier ou retarder les manifestations de symptômes ou comportements pathologiques ou à promouvoir une croissance saine de la personnalité.
Cet accompagnement est pour Pronovost (Pronovost1997) (31), le lien à créer, la présence, l’engagement et la responsabilité mutuelle des deux personnes dans ce rapport.
Pour Yvon Saint-Arnaud (32) le modèle d’accompagnement en profondeur est basé sur l’écoute des valeurs profondes de la personne, qui traduisent les messages implicites et explicites et les expressions de déceptions et de joie. Ces valeurs imprègnent tout le comportement de la maman de l’enfant, et possèdent des composantes cognitives, affectives et comportementales. Elles l’amènent à des modes de conduite qui deviennent standards de vie. Ces grandeurs estimées, ces vaillances deviennent le moteur qui alimente l’agir de la maman, l’incitent à investir le meilleur de soi-même. Mirna commence à consacrer plus de temps et d’énergie à soi-même, parce qu’elle rejoint le bien perçu comme fondamental. Ce bien, Saint-Arnaud le considère la valeur recherchée, la valeur de fond qui constitue un fondement de la motivation humaine. (33).
Pour se dérober des problèmes de tensions, de contraintes psychologiques, Mirna a eu recours dans son inconscience à des mécanismes de défenses et de coping qui renvoient à des réponses implicites aux dangers internes ou externes dans sa vie et ses sentiments. De point de vue psychanalytique, nous expliquons ces défenses par le déni (un mécanisme de défense inadapté), par le refus de reconnaître les aspects douloureux de la réalité face aux problèmes de son endurance dans la vie. Ces dénis sont internes et externes : déni de la réalité interne (nier ses pensées, sentiments, désirs, dires, faits), déni de la réalité externe (déni des informations extérieures qui la gênent, et la perturbent).
Or, l’excès de déni la place dans une situation enfermée et la rend incapable de prévoir la réalité. Cette tangibilité ou certitude la rend plus tolérable, lui retrace les voies de son dessein, et la conduit par la suite, grâce au counseling a la pensée positive, à l’optimisme, afin de maintenir son psychisme en bonne santé mentale. L’emploi de défenses matures réduit le risque des troubles dépressifs suite à des évènements traumatisants et réduit les symptômes de stress.
La maturité de la maman durant les séances du counseling s’avère au fur et à mesure et prédisait l’adaptation psychosociale, le soutien social, le plaisir à vivre.
Les processus de coping traduisent les stratégies d’adaptation, de maîtrise émotionnelle, délibérées volontairement comme une réponse à un problème interne ou externe.
Il paraît également évident que les interventions dans la relation d’aide de la maman ont bénéficié d’une approche intégrative visant l’amélioration du système de défense et de coping du sujet. Coping et défense portent tous deux sur la maîtrise et la lutte contre les évènements extérieurs.
La méditation lui a permis de se recentrer sur ses problèmes, de réfléchir, d’analyser ses pensées, ses sentiments et ses comportements de façon contemplative. Elle a eu l’occasion d’apprécier le monde extérieur, à trouver le lien avec son esprit, à mieux se connaître, à se contrôler. Elle s’est ramenée à délibérer ses angoisses, ses peurs, ses soucis, ses souffrances réprimées dans l’inconscient.
Elle a commencé à apprécier les relations de façon lucide et à libérer son esprit des pensées négatives et nocives. Petit à petit, son comportement et sa détermination chassent tous les éléments frivoles et superficiels.
Pour conclure, la recherche de la qualité de vie et de bien-être laisse un impact positif sur son état physique et psychique. Sa santé mentale et son mode de pensée s’améliorent, son stress se trouve retenu à travers les entraînements à la pleine conscience, via Mindfulness MBCT (Mindfulnessn Based Cognitive Therapy).
Mirna se montre avec beaucoup de joie, de compassion, de grâce, et paraît-être plus ouverte aux problèmes de vie. C’est dans cette optique qu’elle prend un essor à l’épanouissement intérieur, à la sérénité, à l’harmonie, à l’équilibre émotionnel en appréciant chaque moment de sa vie, tout en accomplissant les tâches de la vie quotidienne de façon plus paisible. Or, notre vie n’est qu’un reflet intérieur de notre esprit, notre grandeur, alors pourquoi ne le vit-on pas assuré, pacifique ? et comme le dit William Thackerry « Le monde est un miroir qui renvoie à chacun ses propres traits ».
VIII. Conclusion :
La psychologie sociale cherche à explorer la pensée, l’entente, la raison, l’esprit, pour en identifier la nature et le fonctionnement. En d’autres termes, passer du rationnel au raisonnable, à la capacité de bien juger. Toute société doit répondre à un certain nombre d’exigences fondamentales pour assurer sa survie, sa cohésion, son bon fonctionnement. Cela nécessite que ses membres soient socialisés aux normes, aux comportements, aux savoirs et savoir-faire. Or, le premier lieu où cette socialisation est accomplie est la famille. Si elle n’inculque pas certaines valeurs, le risque est élevé d’assister à des comportements inappropriés avec une délinquance importante, le tout se traduisant par des problèmes sociaux lancinants.
Pour conclure, nous proposons un plaidoyer-discours pour les valeurs estimées en attribuant un rôle important à la méditation, à la pensée positive, à l’optimisme et au bonheur.
Les différentes projections de la vie de l’être humain se rapportent à des éléments de l’existentialisme et ses symboliques psychiques et sociales vu ses effets positifs sur la perception et les attitudes de l’être. Ces attitudes sont les différentes réactions de l’être et son existence dans la vie, le reflet de sa condition d’être, le miroir de son inconscient. Le bonheur semble incontestablement recherché comme une réponse refoulée au repli narcissique, à la mélancolie, à la blessure, au déni, à la perversion et à l’échec de l’être. Bref, la recherche du bonheur devient un élément magique et révélateur des secrets individuels et de l’inconscient et de la survie et la renaissance psychologique de l’homme.
الهوامش
[1] Professeur-associé à la faculté de sociologie de l’Université Libanaise (branche-3). Chef de département de la formation générale de sociologie. Membre du Jury National libanais en charge des examens nationaux du LT (Licence de Technique) et du TS (Technique Supérieur), et ce, depuis 2004. Sur le plan administratif, j’occupe régulièrement des postes de coordination dans la formation des enseignants depuis1991. Email:halabiwissal2@gmail.com
أستاذ مشارك في كلية علم الاجتماع في الجامعة اللبنانية (الفرع الثالث). رئيس قسم التدريب في علم الاجتماع العام. عضو في لجنة التحكيم الوطنية اللبنانية المسؤولة عن الامتحانات الوطنية LT (الرخصة الفنية) وTS (التقنية العليا)، منذ عام 2004. وعلى المستوى الإداري، شغلت بانتظام مناصب تنسيقية في تدريب المعلمين منذ العام 1991
Publications :
- Optimisation de l’organisation du processus éducatif en ergonomie scolaire pour le bien-être équilibré de l’apprenant.
- La Citoyenneté au Liban entre identités multiples, pratiques sociales, sentiment d’appartenance et construction d’un pays.
- L’eau, le Moi et l’autre dans la dialectique de l’inconscient des troubles
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